
06 Mar Le projet de réhabilitation du port de Bandol en bonne voie
Voici un point d’étape sur le projet de réhabilitation portuaire. Nous sommes passés en phase Pro depuis quelques semaines, et aurons au fil des prochains mois de plus en plus d’éléments à communiquer, de plus en plus précis.
Un projet complexe
Ce projet part du retour d’expérience de ceux qui pratiquent le port au quotidien et connaissent ses qualités et ses défauts : les agents de la capitainerie qui l’arpentent chaque jour et le connaissent par coeur, mais aussi ses usagers : professionnels du port et plaisanciers.
Un premier brouillon a été construit par les équipes de la Sogeba en 2020, puis a été présenté, discuté, et amendé, avec l’Etat d’abord (DDTM), avec qui nous avons eu des échanges à compter de début 2021, mais également avec les représentants des plaisanciers et des professionnels ensuite, à travers différents conseils portuaires.
Un projet si important mélange des aspects complexes :
- Sur le plan financier, il a fallu trouver les moyens de le financer. Le port n’était en effet pas en capacité de le faire : aucune provision n’avait été constituée au fil du temps et il aurait fallu augmenter les tarifs dans des proportions difficilement acceptables (de +100 à +150%). C’est un autre choix qui a été fait, et qui est celui fait dans la plupart des ports français ayant des projets comme le nôtre : celui, à l’issue de l’amodiation, de vendre des garanties d’usage. Celles-ci nous ont déjà permis de lever plus de 10 millions d’euros, et de nouvelles seront vendues au fil de l’avancement du chantier. Nous avons arrêté d’en attribuer de nouvelles pour le moment, car il faut désormais attendre les travaux pour que les nouveaux postes à commercialiser soient créés.
- Sur le plan administratif différentes étapes ont dû être franchies : d’abord un changement de maître d’ouvrage, avec l’adoption de la nouvelle quasi régie en 2021, qui a considérablement changé le périmètre du projet, mettant à la charge de la Sogeba l’ensemble des infrastructures portuaires, dont les quais. Le dossier environnemental est aussi un gros morceau : il s’agit du dossier par lequel l’Etat autorisera ou non les travaux. Il est indispensable pour de tels travaux en lien avec le milieu marin, qui sont soumis à autorisation. Il dure généralement entre 12 et 18 mois et est actuellement en cours.
- Sur le plan technique enfin, un projet si important sur un port de cette taille pose des contraintes fortes, à commencer par l’exploitation en phase travaux puis après travaux. Le travail d’anticipation mené depuis des années, consistant à conserver des postes et à ne pas tout réattribuer, va porter ses fruits : nous devrions pouvoir limiter grandement le départ de bateaux durant la phase chantier, alors que nous allons travailler sur quasiment la moitié du port, soit environ 700 postes. C’est également une satisfaction de pouvoir affirmer que nous pourrons reloger tous les bateaux des plaisanciers actuels dans le port réhabilité. Ce n’est pas le cas de tous les projets portuaires, c’est donc à souligner.
Des objectifs ambitieux
Les objectifs de ce projet sont de plusieurs ordres :
- Un port réhabilité : Il s’agit bien sûr en premier lieu de repenser des infrastructures portuaires ayant atteint leur fin de vie : Pannes amodiée et touristique construites il y a plus de 50 ans, quais ceinturant le port qui montrent des signes de fatigue et ne sont pas suffisamment hauts pour anticiper la montée du niveau de la mer, station carburant vétuste etc.
- Un port pour les bateaux de notre époque : le port a un certain nombre de postes actuellement trop étroits et un déficit important de postes dans les catégories dites moyennes. La demande est forte sur des postes entre 9 et 13 mètres, et le port n’a que peu de solutions à offrir à ses plaisanciers. Par ailleurs, les tirants d’eau sont dans certaines zones trop faibles, empêchant d’accueillir des voiliers. Il faut rappeler que le port n’a jamais connu de dragage important.
- Un port pour la plaisance de demain : électrification des quais et pontons, qui seront prêts à recevoir des bateaux électriques, port intégralement fibré, développement de la vidéosurveillance.
- Un port durable : très forte augmentation des espaces verts sur les quais (multipliés par 8), plantation d’arbres, maîtrise des consommations de fluides, voie douce le long des quais, station carburant aux dernières normes environnementales…
- Un port accueillant pour ses visiteurs : Bandol a un très grand port qui peut représenter une formidable opportunité pour dynamiser la ville avec l’accueil des plus grandes régates nationales, mais aussi pour développer notre salon nautique. C’est pourquoi nous avons prévu un quai “couteau-suisse” de 200 mètres pouvant être adapté à différentes configurations. Et pour les visiteurs en court séjour : bassin des passages en coeur de ville, capacités supérieures pour accueillir tous types d’unités le long de ce quai couteau-suisse.
- Un port prospère : grâce à cette transformation, le port disposera de plus de 8000 m2 de surface facturable supplémentaire. La Sogeba peut ainsi s’attendre à une hausse sensible de son chiffre d’affaires, ce qui va permettre d’assurer à long terme non seulement le développement de services pour ses plaisanciers, mais aussi de garantir à long terme des tarifs compétitifs. Rappelons que la Sogeba ne verse pas de dividendes à ses actionnaires : l’argent généré par le port est réinvesti dans le port.
Quand commenceront les travaux et combien de temps dureront-ils ?
La date de début de chantier n’est pas encore connue car elle dépend de plusieurs facteurs externes :
- De l’autorisation environnementale : sans l’autorisation du Préfet, les travaux ne peuvent débuter. L’enquête publique, qui commence fin mars, est une étape de cette autorisation. Sauf point particulier lié à l’enquête publique qui nécessiterait un travail complémentaire, nous espérons avoir une autorisation durant l’été 2025.
- Des entreprises de travaux : la Sogeba va lancer dans les prochains mois les marchés publics liés à ces travaux : leur passation prendra quelques mois vu les montants en jeu. Même si des critères de jugement liés aux délais seront mis dans ces marchés, nous ne pouvons préjuger quelles entreprises candidateront, et quels seront leurs délais avant de pouvoir commencer les travaux.
- Du phasage des travaux, recalé en fonction des dates des deux précédents points : comme il n’y aura pas de travaux durant chaque saison estivale, certaines opérations nécessitant 8 mois consécutifs pour être réalisées seront ajustées. Exemple : nous n’attaquerons pas de phase de démolition de pontons en début d’année si nous devions l’interrompre en juin sans avoir eu le temps de reconstruire.
Au vu de ce qui vient d’être expliqué, on peut dans tous les cas affirmer qu’ils ne commenceront pas avant le dernier trimestre 2025 au plus tôt.
Le chantier comporte différentes phases et devrait durer au total 3 années, avec interruptions estivales. Le chantier devrait débuter par la station carburant afin qu’elle soit opérationnelle pour la saison 2026. La phase purement portuaire, c’est-à-dire celle sur le plan d’eau à proprement parler et qui impactera le plus l’activité portuaire (destruction des pontons, dragage, reconstruction des pontons) se fera en 2026 et 2027. L’année 2028 sera consacrée aux quais et aura moins d’impact sur le fonctionnement du port.
Quelle est la suite ?
Voici différentes étapes à venir concernant le projet :
- Du 24 mars au 25 avril : enquête publique. Nous reviendrons très prochainement en détail sur ses modalités.
- Courant avril 2025 : Un site internet dédié au projet sera ouvert : il contiendra de nombreuses informations et les réponses aux questions les plus fréquentes. Il servira aussi à vous tenir informé de l’avancement, avant mais aussi durant les travaux.
- Mai 2025 : des vues du projet seront disponibles : nous pourrons montrer concrètement en 3D à quoi ressemblera le nouveau port réhabilité.
- Ete 2025 : période durant laquelle nous espérons obtenir l’autorisation environnementale.
- Dernier trimestre 2025 : début prévisionnel de la première phase de travaux (station carburant).